Hippolyte-Charles Gaultron (1805-1878), ami et cousin d’Eugène Delacroix, réalise après 1846 une copie très fidèle de l’émouvant Autoportrait de Delacroix conservé aujourd’hui à Florence, au musée des Offices.
Un cousin, émule de Delacroix
Hippolyte-Charles Gaultron, cousin par alliance de Delacroix, travailla, au début des années 1840, dans l’atelier de son ami. Il apparaît inscrit comme son élève dans le registre des copistes au musée du Louvre en 1842. Il exposa occasionnellement des natures mortes ou des paysages au Salon, en 1848, 1853 et 1861, et eut une toile présentée au Salon des Refusés, ouvert en marge du Salon officiel en 1863.
Un des rares autoportraits du peintre
Eugène Delacroix peignit rarement ses propres traits. Son premier autoportrait, vêtu en Hamlet, date de 1820-1821 ; il est conservé au musée Delacroix. Son autoportrait le plus célèbre, Autoportrait au gilet vert, peint en 1837, est conservé au Louvre, au département des Peintures. Ici, le peintre apparaît un peu plus âgé, plus sombre et plus mélancolique. Sa beauté altière transparaît pourtant, avec émotion.
Face à cette toile, on ne peut s’empêcher de songer à la description faite par Charles Baudelaire de Delacroix, qu’il admirait tant :
Tout en lui était énergie, mais énergie dérivant des nerfs et de la volonté ; car physiquement, il était frêle et délicat. Le tigre, attentif à sa proie, a moins de lumière dans les yeux et de frémissements impatients dans les muscles que n’en laissait voir notre grand peintre, quand toute son âme était dardée sur une idée ou voulait s’emparer d’un rêve.
Bibliographie
Grande Galerie, “Encyclopédie des collections”, mai 2010