Par Nicole Tamburini

Dans les années qui suivent la mort de Delacroix, c’est Henri Fantin-Latour qui apparaît comme son héritier le plus sensible.
Bien plus que son Hommage, incompris car résolument réaliste, c’est la part symboliste de son oeuvre peint et gravé qui démontre sa proximité avec les idées et les thèmes du maître disparu.
Puisant son origine dans le romantisme, le symbolisme nourrit les artistes et les critiques d’art actifs au tournant des XIXème et XXème siècles ; c’est là ce qui explique que cette génération soit encore si largement marquée par l’empreinte de Delacroix.
Parmi la diversité de tendances artistiques qui se déploie à cette époque, le mouvement créé par Seurat revendique ouvertement cette filiation, à travers le célèbre ouvrage de Signac : D’Eugène Delacroix au néo-impressionnisme. La résonance de ce petit livre au-delà des frontières fut tel que le néo-impressionnisme se découvrit une seconde patrie en Belgique. Les Ecrits sur l’art du poète et critique Emile Verhaeren offrent une approche intéressante de l’art de Delacroix, de même que ses échanges de correspondance avec son grand ami le peintre néo-impressionniste belge Théo Van Rysselberghe, au moment où ce dernier entreprend son voyage au Maroc.
Regards de peintre, de critique d’art et d’épistoliers brillants se confondent alors dans une admiration commune pour celui qui fut à la fois si grand peintre et si grand littérateur.

Informations et réservation à l’accueil du musée ou au 01 44 41 86 50