Si Delacroix a appris les techniques traditionnelles de la peinture dans l’atelier de Pierre Narcisse Guérin, il a développé une approche personnelle novatrice en matière technique. Il a admiré les reflets colorés sur la chair dans les tableaux de Rubens, en particulier dans Le Débarquement de la reine à Marseille (Paris, musée du Louvre). Influencé par des peintres anglais, il a noté dans un carnet : « Constable dit que la supériorité du vert de ses prairies est qu’il est composé d’une multitude de verts différents. »

Il construit souvent ses tableaux à partir d’un « S » blanc au centre (souvent un vêtement, mais aussi un cheval…) et les anime de taches rouges qui ressortent grâce à la complémentarité avec la vert sombre. Il multiplie les petites touches en « flochetage », soit en camaïeu pour faire vibrer les formes soit avec en juxtaposant des couleurs différentes afin de renforcer leur éclat.

Les peintures exposées au musée n’ont pas toutes la même place dans le processus de création : certaines sont des études ou des esquisses, d’autres des œuvres achevées. Delacroix écrit dans son journal, le 4 avril 1854 : « en peinture, une belle indication, un croquis d’un grand sentiment, peuvent égaler les productions les plus achevées pour l’expression. »