Le musée national Eugène-Delacroix organise le 30 juin 2020 une journée d’études consacrée aux objets d’artistes et d’écrivains. Les musées, et particulièrement les musées monographiques, conservent souvent des objets leur ayant appartenu, qu’il s’agisse des outils de la création ou d’objets plus intimes. Qu’ils soient exposés ou non, se pose généralement la question de leur place dans le musée, tant sur l’inventaire que dans la muséographie. Le musée national Eugène-Delacroix conserve des objets aux histoires, aux statuts et aux fonctions diverses : objets achetés et rapportés par l’artiste de son voyage au Maroc ; objets témoignant de son activité de peintre (palettes, pinceaux, tables à peintures) ou encore objets décoratifs et mobiliers. Le statut muséal de ces objets pose de nombreuses questions, qui se croisent avec celles des spécificités du musée-atelier.

La journée d’études organisée par le musée Delacroix propose donc de discuter des enjeux historiques, scientifiques et muséologiques soulevés par les pratiques de collection et d’exposition des objets d’artistes et d’écrivains.

Appel à communications :

Les communications pourront s’inscrire dans les axes suivants :

1. Quels objets d’artistes dans les musées ?

La définition de l’objet d’artiste pose question. Peut-on distinguer les objets liés à la création artistique (palette, chevalet, outils du sculpteur…) des objets intimes qui ont été conservés car ils venaient d’un artiste ? Certains ont été conservés contre la volonté de l’artiste lui-même ou malgré sa négligence, sauvés par l’entourage, les admirateurs, les collectionneurs ; d’autres ont été conservés volontairement par l’artiste, qui en a parfois même organisé la muséification ou la dispersion. Quelles significations les artistes, leurs contemporains et la postérité ont-ils pu attribuer à ces objets ? Passés de mains en mains puis exposés sous les vitrines des musées, quelle valeur leur a-t-on attribuée par le passé et quel statut leur donne-t-on aujourd’hui ? S’agit-il de documents historiques, de supports commémoratifs, de fétiches ou de reliques ? Après avoir été le support d’une histoire de l’art biographique, qui cultivait parfois le goût de l’anecdote, quel discours en matière d’histoire ou d’histoire de l’art portent-ils aujourd’hui ? On s’interrogera également sur la considération scientifique de ces objets dans les musées, où leur inscription sur l’inventaire des œuvres fait parfois débat, tout comme la frontière avec la documentation et les archives, ce qui pose la question de l’intérêt qui leur est accordé au-delà du fait d’avoir appartenu à un artiste.

2. Faut-il exposer les objets d’artistes et comment ?

L’aspect muséographique de la question pourra être particulièrement interrogé. Peut-on repérer des mutations dans la manière dont ces objets ont été considérés et exposés ou non, depuis le XIXe siècle ? Comment les exposer aujourd’hui ? Ont-ils une place et un sens différent en fonction du type de musée (musée d’art universel, musée-atelier, maison d’écrivain…) ? L’appréhension de ces objets par les visiteurs pourra également être questionnée à profit : suscitent-ils un intérêt particulier de la part des visiteurs des musées, ont-ils un rôle à jouer en matière de médiation ?

Modalités :

Les communications devront durer 20 minutes au maximum.

Les actes de la journée sont susceptibles de faire l’objet d’une publication.

Les propositions (400 mots au plus) devront être envoyées au plus tard le 20 avril 2020, accompagnées d’une courte bio-bibliographie à claire.bessede@louvre.fr et lyne.penet@louvre.fr .

Les participants recevront une réponse le 20 avril 2020.

Assister à la journée d’étude :

Les personnes désireuses d’assister à la journée doivent s’inscrire à l’adresse suivante : Contact.Musee-Delacroix@louvre.fr ou téléphoner au 01 44 41 86 50, en précisant si elles seront présentes le matin, l’après-midi, ou toute la journée.